mercredi 30 juin 2010

NORD - "Moi je suis l'antéchrist", mon hommage à feu l'impressario des Pistolets Sexuels

Intense travail de révision sur le manuscrit de mon roman à paraître. En attendant le lien sudiste vers les récentes prestations d’Emma à la radio, nouveau détour par Berlin et la librairie Zadig. Qui m’a commandé une nécro de Malcolm McLaren, connu surtout pour avoir été le manager des Sex Pistols, théoricien de La grande escroquerie du Rock’n’Roll. Mon texte n’est sans doute pas un joyau littéraire (pour notre dernier boulot solide en date, voir le post de mai), néanmoins j’espère qu’il remplit son office. La prochaine étape pourrait être La grande escroquerie du futebol, nécrologie in vivo de Raymond Domenech. Un système bien pourri, industrie musicale ou mafia sportive, trouvera toujours son paratonnerre de chair et d’os. Très malin ou juste très paumé. MacLaren était plutôt malin. Un rien trop honnête. Pas dans le pathos malgré tout, donc non disposé au martyr. J’ai eu la chance de pouvoir recueillir sur lui quelques infos de première main auprès d’une des ses amies, la journaliste franco-britannique Claudia Bear. Elle m’avait suggéré d’intégrer à mon petit article l’hommage rendu à MacLaren par Jean-Charles de Castelbajac, leur ami commun, ce qui était impossible pour des raisons de format. Je le reproduis finalement ici.

Brother of Arms Jean Charles De Castelbajac.
« Il est le frère qui m'a appris que transgresser faisait progresser, que la laideur pouvait se nommer beauté, que la perfection pouvait être dangereuse, que la mode était un medium puissant, que l'amitié pouvait rimer avec silence, et que "anthenticity vs karaoké" était le résumé de ce début de XXIème siècle. L'intelligence est impérissable, il est donc immortel, dans mon coeur en tout cas. »
Jean-Charles

Castelbajac, pour moi, c’était Elli Medeiros dans les années 80, très légèrement vêtue aux couleurs du drapeau uruguayen. Le monde de la mode, celui (ceux ?) de l’art contemporain m’ont toujours paru assez mystérieux, voire menaçants. Dans le texte pour Zadig j’ai écrit : la plupart de nos figures publiques ne sont pas pauvres. Ce n’est bien sûr qu’un aspect de la question. Tout le monde traite tout le monde de bobo, je trouve ça drôle. On se traite soi-même de bobo, par principe. Alors qu’on a du mal à payer le loyer. Le terme « bourgeois » est employé par chacun différemment. Une « scène » un peu élitiste à la Warhol est-elle bourgeoise ? L’anticonformisme est-il un luxe ? S’il y a là un genre d’équation à résoudre, je pense que l’hommage faussement banal de Castelbajac renferme, mine de rien, plusieurs de ses données. Marc E. Smith prétend que la Working Class et l’aristocratie, au sens large, ont en commun d’avoir leur propre sens de l’humour, et une bonne descente. Je suis moi, je crois, un pur produit de la classe moyenne. Méfiant. Bilieux. Chicaneur. Envieux, la plupart du temps. Pas loin d’être satisfait quand on me donne, eh bien, du pain et des jeux. Je me soigne. Dans la mesure du possible.

fm

Malcolm MacLaren (1946-2010) :
http://www.zadigbuchhandlung.de/modules.php?op=modload&name=zpages&file=index&req=voir&id=37&titre=In%20memoriam%20Malcolm%20McLaren%201946-2010