C’était prévu qu’elle meurt ?
« Et ben j’m’en fous, pasc’que… elle se droguait trop, c’est pas bien et… c’est pas cool quoi. »
S’élèvent ça et là des voix discordantes :
« Les chanteurs, enfin, les personnes célèbres, ils meurent un peu prématurément et c’est ce qui fait un peu leur talent, donc c’est un peu dommage mais en même temps ça permettra à ses titres de rester un peu dans la légende… »
Voix discordantes bordel, bien la peine de vous avoir payé ces cours de solfège. De syllogismes. Votre i-truc à commande vocale, votre épilation radicale. Votre école privée de stars-TV. Comme l’autre, là, avec sa fondation. Pas top comme retour sur investissement, je trouve moi jeune parent. Non mais. Tout ça pour une fille qu’a pas été foutue d’se faire refaire les dents, ni l’nez vu qu’justement elle s’est tout foutu dans l’pif.
« Elle a bien marqué les gens avec son côté trash. »

Elle on la voyait partout et leur vrai plaisir, c’était de se foutre de sa gueule.
Le people diffère de la star d’autrefois, fait pour être moqué autant qu’envié. Artiste d’un suprême talent ou blaireaux baisant dans une piscine sur un plateau de téléréalité, qu’importe. Même Sarah Palin fera l’affaire. L’identification désormais au lieu d’un avant-goût, certes trompeur, de réussite, fournit au peuple (We Are The People) un moyen supplémentaire de se mépriser soi-même. Comme l’Ancien Régime était cascade de mépris, le nouveau nouveau régime s’est réinventé foire aux humiliations.
« À l’époque » ses business partners, quels qu’ils soient, se sont évidemment assis sur les enregistrements.
Pas assez bon ― ante mortem.
Ce qui n’est que murmuré comptez sur eux pour le lui avoir dit à elle : ni fait ni à faire, pathétique, faible, somnambulesque. En un mot : insortable. Les morts sont les vrais pros. Regardez Madonna. Et puis aussi, la relève est assurée.
In reverse.
Au tour des parents de passer à la télé. Les générations explosent dans l’univers expansé. C’est la vie.