jeudi 24 octobre 2013

NORD - Les Poussettes contre-attaquent (RUE DES LIGNES 2013, Librairie Zadig)

La librairie française de Berlin baptisée du nom voltairien (& très chiffons) de ZADIG, au 141 de la Linienstrasse, fêtait le mois dernier ses 10 ans par la publication de l'anthologie RUE DES LIGNES à laquelle j'ai participé.



AU SOMMAIRE :

Straßenecken-Literatur
SP38 ; Marc Pouzol ; Oliver Rohe ; Mathieu Riboulet ; D.A.F. de Sade ; Volker Braun ; Alain Lance ; Éric Gilles ; Mawil ; Gilles Martin ; Alfred Döblin ; Florence Debray (Floh) ; Jean-Charles Massera ; Kent ; Michel Valensi ; Franck Pavloff.

Prose migrante
Wilfried N’Sondé ; Hélène Bezençon ; Dominique Brand ; Alban Lefranc ; Cécile Wajsbrot ; Jayrôme C. Robinet ; Guillaume Burnod ; Patrick Quérillacq ; Frédéric Moulin ; Alain Freudiger ; Éric Sarner ; Jean-Philippe Toussaint ; Jean-Philippe Toussaint & John Lambert.

Berlin psycho-imaginiste
Christian Prigent, Alain Jadot et le collectif DDR-Lyrik 1989 ; Diane Meur ; Louis-Philippe Dalembert ; Sabine Wespieser ; Patricia Farazzi ; Yannick Haenel.


Le texte "La Bataille des poussettes" (Chanson de geste) est extrait de mon livre Valeurs ajoutées, qui comme les autres titres de la collection ET HOP! a récemment cessé d'être distribué par l'éditeur (IMHO), donc cette résurrection partielle était bienvenue. Autre bonne nouvelle, l'ancien directeur de la collection (laquelle a par ailleurs un temps été codirigée par Chloé Delaume), Eric Arlix, continue de proposer nombre de bouquins tout aussi tordus au catalogue de sa propre maison d'édition.

Pour l'anthologie - en plus d'avoir cru bon d'ajouter à Chanson de geste un fautif et peu glorieux S final - je me suis fendu d'une petite introduction. Contre toute attente, je suis plutôt content de l'avoir fait. J'y écris, en substance, qu'après avoir été un enjeu idéologique et géopolitique,

"Berlin, encore aujourd’hui, reste une ville irréductible à sa physionomie (tout l’inverse de Paris) pour offrir, plutôt, l’image d’un espace symbolique que paraissent se disputer des « factions » rivales, réelles ou imaginaires. Leur style de vie, leur surface économique, parfois l’ancienneté réelle ou mythique de leur implantation, de leur enracinement, constituant pour chacune des composantes de la population autant de titres de propriété ou de motifs d’excommunication. Sur le Web, sinon dans la réalité. Après la tragédie, la farce, de la binarité du discours de la Guerre froide aux tribus fabriquées de l’âge digital… Enfin bref, j’aimais cette idée qu’au terme d’un tel processus d’atomisation, l’espace urbain se devait d’être finalement revendiqué de façon tout aussi agressive, conquérante, par l’individu, peut-être pas isolé, mais légitimé à ses propres yeux par son appartenance à la cellule familiale…"

Sans fausse modestie, je pense que ça n'est pas complètement con.

FM