lundi 27 avril 2009

NORD SUD - Florian range ta chambre ! (Part 1)

Florian, 15 ans, n’a pas achevé de faire vibrer ses points de suspension que, n’y tenant, plus — BAM !— je te l’ai descendu d’un crochet au menton, répété en matant Mohammed Ali sur ESPN Classic Sports et qui le laisse crachant sur le trottoir au moins 3 ou 4 de ses putain de dents de lait, non mais quoi, oh !
D’abord qui t’es, le merdeux, pour croire savoir ce qu’on avait dans la tête quand on avait ton âge ?
Et aussi, la prochaine fois que je me traîne dans un rade perrave pour vous voir jouer, toi et ton groupe de merde, ne va surtout pas t’aviser de m’accueillir encore, mais alors là JAMAIS PLUS, en m’appelant la dame de la librairie, OK ? Je sais que ça te paraîtra pathétique, mais vu que comme tu l’as fort justement souligné nous allons tous mourir, je ne vois pas pourquoi, en prime, il me faudrait vieillir.

Combien de temps avant la fin, tu dis ?
Alors merde, à 33 ans, avec un bon antirides ça devrait le faire.


(A SUIVRE...)

samedi 18 avril 2009

jeudi 2 avril 2009

NORD - Pourquoi ANIA ET LE PROGRAMMEUR est le (deuxième) meilleur groupe du monde (après les Mutants Anachroniques)

Si vous voulez vraiment connaître le pourquoi du comment de cette chronique Freestyle, c’est : .


Chère Emma,

Plus je vieillis et plus la musique que j’écoute est violente. L’évolution inverse, m’indique-t-on, serait plus normale — note qu’on m’indique beaucoup de choses les pictogrammes dans le bus dans le métro partout me renseignent en permanence sur le sens de la marche — serait de meilleur augure quant à mon état de développement intellectuel, déjà difficile à apprécier du fait de mon refus, jadis, de me soumettre au test de QI qui nous avait été proposé au lycée — comment, dès lors, comparer ? Bowie était mon dieu. Le tien aussi. Par ailleurs j’écoutais de la Cold Wave et ses succédanés un rien trop vaporeux, car je me sentais triste. Je ne me sens plus vraiment triste. En colère, oui. Tout le temps. Bientôt votre médecin vous dira : « Ne vous inquiétez pas, c’est juste un cancer » — excusez-moi de ne pas trouver ça rassurant, j’ai tout compris de travers je sais bien mais c’est que vous savez, I have anger issues --------------------------- Aujourd’hui -------- je fais le compte de mes priorités, j’essaie de m’autodiagnostiquer et eux avec, raisonner en termes de pertinence, y’a pas photo, juste derrière sortir me procurer une arme mettre une balle dans la tête de Messieurs X et Y puis ne pas oublier Mme Z, moi qui pourtant suis calme discret presque timide disent les voisins, la second best thing to do là maintenant tout de suite pour toi eux aussi je crois c’est de virer ce shuffle de merde auquel nous faisons confiance pour nous « surprendre » et écouter d’un bout à l’autre et en hurlant — casser des trucs, OK mais à soi sinon c’est chez nous qu’on viendra coller des pictogrammes — le premier album d’Ania et le Programmeur.

Bien sûr pour le peu d’allemand et de français que je comprends, nulle part dans Die Kir(s)che Auf Dem Kopf il n’est question de renverser la société défier l’autorité faire tenir son patron dans le coffre d’une Volkswagen — qui d’ailleurs doit être devenue une voiture de luxe — mais, plus probablement, d’amour, forme d’aliénation tout à fait respectable qui arracherait des cris de souffrance à n’importe quel être humain même anormalement constitué parce que soit on y croit, soit c’est une arnaque, et dans les deux cas ça fait aussi mal --------- Comme tous ces groupes garage des années 60 qui hurlaient qu’ils voulaient baiser récupérer leur copine pas récupérer leur copine de toute façon baiser, et c’est de ça qu’est sorti ce Punk Rock sur lequel chers contemporains vous écrivez tant de bouquins érudits : « No Fun ».

Du premier titre, « Ich Bin Müde », se dégage une impression d’absolue évidence, cette vélocité ventre à terre — Hüsker Dü, Landspeed Record : ici plus surprenante car la violence sonore des rythmes électroniques relève généralement plutôt d’une verticalité affolée d’électrocardiogramme terminal, cf. la suite — m’a fait repenser à un article lu vers la fin des années 80 pour la sortie de V.U., « l’album perdu » du Velvet Underground. Comme quoi à l’écoute de ces enregistrements on réalisait que derrière leur boucan, Lou Reed et les autres n’en étaient pas moins avant tout un grand groupe de rock’n’roll ----------------- ce terme, rock’n’roll revêt en Europe un caractère presque péjoratif, l’appliquer à la musique sans concession d’artistes comme Ania et le Programmeur tient presque de l’hérésie ----- Qu’était-ce, à l’origine, le rock’n’roll ? Tu récupère une musique qui existe plus ou moins déjà, un genre de défouloir sexuel peut-être, tu vends aux gens des disques sur lesquels danser --- danser headbanger pogoter slamer diver, RIEN À FOUTRE pourvu que. Mais c’est aussi grosso le seul médium (en fait toute musique sincère jouée par disons des autodidactes ou non régie par des critères d’appréciation bien arrêtés) ayant permis à des gamins virés de l’école à des prolos à des inadaptés non pas un ou deux façon Genet Artaud mais des milliers d’ouvrir leur gueule, et d’une, mais aussi de couvrir par LEUR boucan (on y revient toujours) le radotage migraineux bruit de fond du monde tel qu’il va et qui fait qu’on ne s’entend plus penser. Donc oui, Ania, et vous aussi sachez-le Mr le Programmeur ------ c’est un compliment.

Formuler un compliment, plus qu’une critique, c’est un truc qui m’a toujours été difficile. Je veux dire aux gens combien ce qu’ils font ou disent me touche, ou juste à quel point j’apprécierais (au moins théoriquement) coucher avec eux, et ça ne se passe pas bien. Va comprendre. Hanri le chanteur guitariste du groupe, que j’ai croisé mais alors très brièvement, est ce type d’apparence taciturne à qui j’aurais voulu ressembler sans doute, il y a longtemps, quand je parlais trop. Celui qui s’assoit dans un coin et qui ne dit rien et s’il porte des lunettes noires jamais ne se sentira obligé d’expliquer qu’il a mal aux yeux — je porte des lunettes noires parce que j’ai mal aux yeux. Plusieurs de mes amis se sont foutus en l’air au propre ou au figuré pour, comme qui dirait, être lui, --------------- voilà maintenant qu’il faudrait lui dire ------------------ cet effet hallucinant sur sa voix, en concert ça m’a transporté littéralement parce que si tout le monde le fait, c’est malgré tout différemment et pas sur ce timbre ----- voix androgyne, indifférenciation sexuelle (Thierry Théolier ne s’y est pas trompé quand il a commandé au binôme la BO de « Baiser avec une Boat People », histoire, peut-être, de remettre le titre en perspective) — mais indifférenciation n’est pas neutralité je le sais bien j’écris avec toi : une fille, c’est peut-être le garçon je ne sais plus d’ailleurs le Programmeur c’est qui dans l’histoire ce n’est pas clair, ------ où chercher, peut-être, la clé de cette teinte presque funky, non réductible à des données musicales, qu’acquiert en live la musique d’Ania et le Programmeur, ne jamais oublier que c’est Prince qui a signé : « Computer Blues » -------- et donc je leur dirais ça, est-ce que je veux vraiment m’en prendre une ?

Ce qui nous attire, nous capte, non j’ai tort : ce qui, plutôt, nous retient tout en nous ayant d’emblée frappé chez l’autre — objet d’amour sujet objet artistique — relève toujours d’une quelconque aberration, seule à même de différencier, faute de quoi pas d’évolution possible, ni non plus d’amour. Car l’amour, non la loi du plus fort, constitue le vrai moteur de l’évolution. Pourquoi crois-tu que les lions sont toujours aussi cons au bout de ces millions d’années ? L’amour est ce qui nous porte vers des individus bizarres, pas comme les autres, dont la singularité (tenant parfois à un détail infime) possède seule le pouvoir de tirer l’espèce de son abrutissement. Même chose en art. Même chose pour la musique. Juste après le concert à la Mécanique Ondulatoire de novembre 2008 évoquant, donc, ce traitement de la voix et même des voix auquel j’ai fait allusion je t’écrivais : « Pas moyen de savoir si elles étaient mixées en avant ou l’inverse. Elles avaient l’air de dominer la musique mais, alors que le salle était petite, pleine comme un œuf, elles me parvenaient comme lointaines, semblables, dans mon esprit (si j’ai peu pratiqué les drogues j’avoue avoir contracté la mauvaise habitude de mélanger alcool et anxiolytiques pour vaincre ma timidité), aux échos dispersés d’un discours politique diffusé par haut-parleurs sur une place venteuse devant le Palais du Peuple de Tirana. » Bien sûr, j’imagine que lisant cela le groupe ne s’en sentirait pas nécessairement flatté ------ j’ai déjà parlé de mon problème, pour signifier à une fille qu’elle me plaît vraiment je lui dis qu’elle a une drôle de tête bouboule, ou une robe rigolote, ou une forme d’esprit incompréhensible -------- merde aussi, j’ai appris aujourd’hui seulement la mort du guitariste de Pylon (mon groupe fétiche), alors crois-moi je n’écrirais pas une ligne au sujet d’Ania et le Programmeur si leur album n’était pas purement et simplement mon préféré de tous ceux que j’ai entendus depuis un bout de temps ------ La mécanique peut forer ondulatoire, trop bien huilée elle tournerait à vide. J’aime ce qui est binaire et direct pourtant perverse Machine à différences. On y est en plein.

Qu’Ania et le Programmeur soient de Berlin, où est né dans les années 90 le mouvement Digital Hardcore (ou du moins le label de ce nom) n’est sans doute pas un hasard. Je me souviens d’Atari Teenage Riot en première partie de Nine Inch Nails dans une très grande salle à la toute fin des années 90 (difficile quant on use des outils musicaux choisis par Ania et le Programmeur de ne pas produire ne serait-ce qu’un morceau évoquant NIN : dans leur cas « Alcool », mais plus souvent on pense à d’autres groupes proches : Prick, etc.) --------- putain, les gens partout autour de moi LES HAÏSSAIENT ----- ne se privaient pas de le faire savoir, au traitement appliqué aux premières parties on peut juger du degré d’évolution d’un public, V/S en face, cette fille bottée tous cuissots dehors (je me la rappelle boulotte, ils étaient 2 filles et 2 garçons je crois), ayant pris position à l’avant de la scène — pris position au sens le plus martial, comme on monte au créneau, sur les barricades : triste métaphore post-historique, j’en conviens — et qui hurlait les haranguait jubilante : « Atari Teenage Riot : come oooooooooooooon !!!!!!!! » ---------------------------------------- je n’ai plus une note de leur boucan mais encore sa voix dans ma tête, très exactement un échos de joie pure donc ce n’était pas si triste, cette parodie d’insurrection après tout, aujourd’hui Ania et le Programmeur n’ont pas l’usage d’une telle mise en scène, elle retranchée (et donc : quoique,) derrière ses machines, la même joie la même sauvagerie mais convertie hiératique, liturgie orthodoxe mais barbouillée peintures de guerre.

Le Berlin d’Ania et le Programmeur, c’est entendu, est plus celui d’Alec Empire que celui de David Bowie et Brian Eno, quoique ---- « Ich Habe Eine Kir(s)che Auf Dem Kopf » — toi qui est autant que moi marqué par le Kreuzberg fantasmé de Heroes, ne trouves-tu pas qu’ici, à force de te le retourner à la pelleteuse de le pulvériser au bulldozer le groupe transmue le nouveau Berlin, éternel chantier, en un soulèvement poussière fumée de gravats onze septembriste qui charrie finalement des lambeaux de paysages mélancoliques tels que la guitare de Robert Fripp savait les faire deviner, à travers une bruine d’électricité presque plus électronique que l’électronique d’alors ? -------------- (faute de voies romaines à exhumer : elles ne sont jamais parvenues jusque là) --- Avancer un rapprochement avec Neubauten serait bien sûr encore plus tentant, la filiation « industrielle » — Blixa Bargeld a récusé le terme, le réservant à Throbbing Gristle — mais en dépit d’un nom peut-être prémonitoire — Einstürzende Neubauten, « bâtiments neufs promis à la démolition », c’est ça ? — le Neubauten des débuts avec ses marteaux piqueurs se trouve rejeté plus radicalement encore dans le passé de la capitale In Off de l’Allemagne, ------ ces machines qu’on entendait seulement travailler, aujourd’hui on les entend PENSER. Ania et le Programmeur paraissent d’ailleurs avoir en partie assimilé, consciemment ou pas, le son d’artistes berlinois à l’électro plus intimiste, du type Laub et autres groupes du label Kitty-Yo — en témoigne un titre comme « J’ai découpé dans le journal ». Dans l’ensemble, à l’exception notable d’une tuerie menée sur presque une douzaine de minutes par le duo visiblement déterminé à se doter de son propre « Sister Ray », intitulé « Pourquoi tu pleure ? », la fin de l’album multiplie les moments presque calmes, sinon apaisés — « C’est super pour moi » devrait être offert en téléchargement gratuits à quelques artistes français afin de les convaincre de passer moins de temps à entretenir leur barbe de trois jour, et un peu plus à régler (ou dérégler) non plus leur tondeuse mais leurs instruments, ce morceau tout comme « Women » auraient d’ailleurs aussi bien pu être interprétés avec un simple orgue Hammond ou à l’harmonium, ils resteraient bons. Peut-être est-ce pour ça que le groupe parait si sûr de sa force, n’éprouvant pas le besoin d’ouvertement se placer dans une quelconque lignée, à l’inverse d’ATR qui en 95 samplaient les Pistols et reprenaient « Kids Are United » de Sham 69.

Dans une interview diffusée sur le site de Noize Makes Enemies (pirater ainsi l’acronyme du New Musical Express est une idée assez savoureuse), Hanri revient sur la naissance du groupe : « Ania n’avait jamais fait de musique auparavant mais j’avais besoin de quelqu’un en qui je puisse avoir confiance. Nous avons commencé à répéter seulement quelques jours avant notre premier concert à Paris » --------- des circonstances et une motivation — « Je n’avais jamais été dans un groupe, confirme Ania, pourtant quand Hanri a parlé de faire ça ensemble, c’était un truc vraiment excitant: j’ai commencé à travailler avec des machines, des samples, etc., quelque chose à partager » — qui sont très exactement celles ayant présidé à la genèse de la plupart des groupes issus de ce qu’on a pris l’habitude d’appeler « l’explosion punk », ----- dix bouquins là-dessus sortent chaque jour, une bonne moitié écrites par des ex-thésards pas foutus avec toute leur finesse d’analyse d’éventer le Cheval de Troie sémantique d’une explosion posée d’entrée comme phénomène une fois observé circonscrit dans le temps, prélèvement d’échantillon et inventaire mythologique — la MYTHOLOGIE chronologiquement ordonnée à la différence du mythe antique quoique est le grand ®enfermement , histoire des mouvements de jeunesse et épiphénomènes artistiques exemplaires, statufions vitrification définitive complicité involontaire de mise au pas : STASE ------------ alors que merde, ce qu’est une EXPLOSION, au fond, est-ce que n’est pas plus fondamental un dégagement d’énergie, jusque là tout le monde est d’accord, mais bien aussi une réaction chimique en aval comme en amont — le temps n’est pas cette chose rigide — réaction en chaîne et pourquoi pas également par sauts dans l’infini se traduisant par la libération dans l’atmosphère la nature l’univers connu malléable d’un PRINCIPE ACTIF ? Et putain de bordel de merde, comme disait une de nos amies biélorusses, si pour un Hiroshima (doublé Nagasaki) nous devons nous fader le nucléaire ad vitam aeternam, par quelle pseudo nécessité faudrait-il qu’il en aille différemment s’agissant d’une force autre, potentiellement émancipatrice ?

On a dit du Velvet Underground que très peu de gens les avaient vus ou entendus du temps de leur existence, mais que parmi ceux-là une bonne moitié avait fondé un groupe. La même observation s’applique aux débuts des Sex Pistols. J’écoute encore beaucoup de musique des années 80, sauf que ce n’est plus la même que j’écoutais à l’époque. Je ne comprenais rien à ce qu’essayaient de faire les groupes des labels SST, Twin/Tone, K ou Dischord — le slogan alors à tous familier, « Punk’s Not Dead » me paraissait une survivance pathétique, surtout venant après le No Future des Pistols ------- là encore je ne comprenais pas ----- qu’il s’agissait en fait d’une revendication concrète, d’une affirmation d’indépendance --- DiY --- la défaite, la soumission ne viendraient que plus tard, dans les bacs désormais étiquetés « Rock indépendant » et aménagés en niches, au DiY s’est substituée la HYPE mais la défaite est relative et le principe demeure. J’explique à Eric Arlix cette révélation tardive de l’essence du punk, il me demande sceptique : « Et pour toi ce serait une approche qui serait encore valable ? », je lui réponds par de vagues bredouillis, voir plus haut : alcool+anxiolytique, faut vraiment que j’arrête, mais ce que je voudrais dire en réalité c’est : « Sans doute pas. Mais malgré tout je l’espère très sincèrement car de mon point de vue c’est un peu la même chose que toi tu fais » ------- (Là encore il s’agit d’un compliment promis au malentendu) (Dans mon optique le Punk, le Pop art ou plutôt l’art Pop, l’Agit-prop et tous les –ismes, symbolisme expressionnisme sont moins des « mouvements » circonscrits à une période donnée que des modes opératoires réactualisables au prix, certes, de nécessaires mutations dont notre génie génétique offre l’exemple — jusqu’à Dada car si le monde est un théâtre l’art, comme le reste, peut y mourir plusieurs fois) Certes, je n’irai pas nier que la musique N’EST PLUS, à elle seule, principe de décrochage mental autonomisation de la pensée même mal dégrossie ------------------------- pas de mystère à ce qu’Ania et Hanri ne fassent PAS QUE faire de la musique ou faire cette musique ou faire du rock, peuplant les marges différemment — on y revient toujours. Mode dans son cas à elle. Art. Pour toi et moi littérature, après avoir créé une dynamique d’écriture collective qui longtemps n’eut pas de nom, après avoir créé le site, improvisé des moyens de donner forme à ce qui en nous bougeait (— et jusque là était mort, étudiant en 1991, à mon amie Laure qui se plaint de la vieille garde qui nous tient à l’écart, nous empêche d’exprimer ce que nous avons à dire, agacé agaçant je réponds: « Nous n’avons RIEN à dire ! »

La musique bien sûr reste nécessaire qui fait bouger également les corps, l’anima propulsé de l’avant. Qu’importe que les candidats de la Star Ac’ et de la Nouvelle Star soient très nuls ou presque bons, qu’importe que l’une des émissions soit plus répugnante que l’autre ! ----- Tu prends des jeunes tu leur dis comment danser chanter, faisant des observations sur leur personnalité ou ce qu’elle devrait être, ça veut dire quoi ? — (hors le fait qu’on nous signifie à TOUS que L’ÉCOLE ne s’arrêtera jamais) — ça veut dire d’abord qu’à être minoritaires, à n’avoir personne qui en ait quoi que ce soit à foutre de nos gueules, avec la littérature on tient un truc vraiment cool. (Un outil finalité devenu à son tour électrique électronique super on va pouvoir faire un max de bruit))) - Secondo --------------------------------------- eh bien qu’on a plus que jamais besoin d’architectures sonores à parcourir s’y gorger de cris de joie et de colère, de groupes comme Ania et le Programmeur capables de moduler (ensemble) les soupirs de la sainte et les cris de la fée. Parfois je me dis ------ qu’à la fin nous n’avons fait que reproduire des modèles de rupture --- non pas seulement nous qui d’emblée avions flairé le danger, mais aussi d’autres plus intelligents/moins avertis --- que l’écart entre la théorie et les pratiques n’est pas nécessairement une mauvaise chose --- qu’à force de peser le pour et le contre je me suis brisé les reins --- qu’écrire ensemble un livre sur mon père — le Pillage — a été notre façon de le « remercier » de m’avoir appris ce qu’à treize ans tu avais déjà soupçonné sans aide extérieure : rien, il n’y a rien hors la mort LA MORT EST LE SENS DE LA VIE DE MON PÈRE (d’où mon dégoût du sérieux, notre résignation sarcastique qu’avec effroi j’ai vu bientôt contaminer l’univers, j’ai voulu dire (prêchant dans le proverbial désert, ne disant déjà plus rien en fait) : N’y allez pas, vous ne comprenez pas ce chemin --- qu’il est sans doute trop tard bien trop tard pour gueuler (sens unique sens unique sens unique sens unique sens unique sens unique par pitié rendez-nous le bon vieil Absurde qui au moins n’en avez pas.))) TROP TARD pour TOUT LE MONDE----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Et ce qui me plaît finalement chez Ania et le Programmeur, c’est qu’ils s’en foutent.

fm.