lundi 28 juillet 2008

NORD - Le système S²CR


ATTENTAT CONTRE LA PAIX
... Le désir de vengeance est toujours là, la colère ne me quitte pas et pourtant, je fais beaucoup de yoga, j’essaie de me calmer. La vente, c’est se remettre en cause : on se demande chaque jour si on a bien fait son travail. Pour être commercial, il faut être bien dans sa tête, être très équilibré. Et aujourd’hui beaucoup de gens ont « un pet de travers ». A la suite de quoi il y a vingt-deux (22) morts en à peine une heure et demi. C’est beaucoup. D’autant plus que ces morts sont toujours atroces, sordides, cruelles ou bêtement brutales.

—Oups ! I did it again !—

J’ai cassé mon portable. Perdu ma nouvelle adresse. Retrouvé la tienne. Nous sommes tombés d’accord sur le fait que nous étions devenus de vrais cons chacun de notre côté. La répétition semble favoriser cette désactivation. L’introspection ou l’apprentissage de nouveaux comportements peuvent changer les connexions cérébrales. La recréation à l’identique de connexions données (d’une configuration) étant comme tu sais le seul moyen d’échapper aux filets du Temps, ce qui, d’ailleurs, n’est souhaitable que jusqu’à un certain point (dit « S²CR ») :


TA SITUATION x MA SITUATION
+ LEURS CONSÉQUENCES

= NOTRE REMÈDE

(Ce qui est représenté symboliquement doit en effet, selon les lois de la magie sympathique, s’accomplir dans la réalité.)

Lorsque le prédateur est loin, c’est le contexte préfrontal qui est actif. Cette aire évoluée, siège des décisions planifiées et complexes, nous permet d’élaborer la meilleure stratégie de fuite. Mais dès que le prédateur se rapproche, le flux sanguin migre vers une aire plus archaïque située dans le centre du cerveau, la substance grise périaqueducale, responsable de la médiation de la douleur et de certaines fonctions motrices primitives (voir plus haut). Drôle d’expérience, vivre dans la peur. C’est ça, être un esclave. Aujourd’hui, le milieu étant ce qu’il est, rempli de crapules et d’idiots notoires, nous ne pouvons plus prendre des chemins séparés… Nous devons rester unis contre les cons.

samedi 19 juillet 2008

SUD - Autosuggestion-3: fm+emd Mix

Qu’importe de récurer l’évier trois fois, quand je porte le même T-shirt sale depuis sept jours ! (ICI, tout est planifié — sauf 2 ou 3 exceptions, aucune femme ne peut vivre de sa plume.) Si celle dont vous me parlez était RICHE — Gun Last Order! Après je tire ! (Toute la journée je vends des mangas) — et si elle pensait à écrire par amour des lettres, je répondrais : Ecrire, oui ! Mais à quoi bon quand c’est toujours au moment où je ne peux pas tenir le stylo ?

Faire cuire sa soupe — comme neige au soleil. Du moment que l'idée d'argent à gagner, même d'économie domestique, se mêle à la fièvre secrète qui fait germer les idées — Tente ta chance et sors de ton trou —, c'est que cette fièvre — la frustration à l’état pur — regardée en face ­— crée — n'existe — plus de — pas — vibrations, pulsations, ondes, vagues, perturbations, déferlement (mon Dieu c’est quoi cette odeur ? J’ai laissé cramer le putain de rôti !). Alors perds quelques heures de sommeil — mais pas de littérature.

Je ne DORS PAS de toute façon…
(Couchée je n’arrive à rien. Debout je m’endors.)


Rien de plus normal et de plus naturel — mais la littérature considérée comme un moyen de divorce ? Et quelle misérable vie que celle d'une femme de lettres quand elle ne devient pas illustre du premier coup, comme Lolita Pille. J'en connais beaucoup. Je les ai vues poursuivre les éditeurs, les directeurs de journaux, les confrères.

Neuf heures Déjà trop tard… J’ai le nez entre les couches.

Cette jeune femme est certainement intelligente — Pirouette cacahouète/Cabriole pistache/Rondade noisette. Rayer la mention inutile.
Son esprit est souple — ici, tout est planifié — et prendrait peut-être assez vite une note spéciale, dont elle pourrait faire une note à succès — (« Vous auriez Folio de Goethe? C’est commandé par un prof du lycée. ». On en fait même des recueils, genre : Perles de libraires. J’en ai plein d’autres, et de première main). Mais dès qu'il s'agit de popote (Brocolis Citron Haricots verts. Je préfère le cassoulet-frites. And I don’t wanna suck) — de divorce, de mari (Il entre. Il sort. Il entre… Putain mais c’est un couloir !) — ici, ici, tout est gardé A L’INTERIEUR.

Femme, je préfèrerais tout à cette existence là. Tout un drame domestique dont on cherche le dénouement dans les dix centimes qu'on lui donnera par ligne dans les journaux, quand on les lui donnera — (des critiques de livres, j’en ai écrit des tas depuis que Le Monde a inauguré sa rubrique « estampillé libraire » avec une des mes chroniques) — Qu'elle fasse n'importe quoi, mais pas ça (------------------------------------- Mon walkman est mort. La maison vide… Ouvrir les jouets des enfants !)

Quand on aime une chose — Et puis quoi ! On n’aurait rien d’autre à vivre ? — on ne demande pas si on doit la faire.

(La sieste des enfants : Une multitude de possibles rendues impossibles par la durée.)

Naissance : néant — pour une fois !
Décès : néant — pour l’instant.
Alors je vis !

vendredi 18 juillet 2008

SUD - Une chambre à moi : journal d’une mère de famille (Autosuggestion-2: Reality Mix)


TEXTE supprimé par décision unanime du comité central, car trop dilué (l'inconvénient majeur de la "réalité" entendue dans un certain sens) et faisant désormais double emploi avec le 3ème et dernier mix réalisé depuis. Il faut garder à l'esprit que même si sa pratique s'est généralisée, le Cut-up demeure une activité qui ne va pas sans entrainer quelques dommages collatéraux...




mercredi 16 juillet 2008

SUD - Autosuggestion

ICI, tout est planifié — sauf 2 ou 3 exceptions, aucune femme ne peut vivre de sa plume. Si celle dont vous me parlez était RICHE — ici, ici, tout est gardé à l’intérieur — et pensait à écrire par amour des lettres, je répondrais : oui, oui, oui, qu'elle écrive. (Tes espoirs, tes rêves, héros et idoles — FAIRE CUIRE SA SOUPE — comme neige au soleil.) Que l'idée d'argent à gagner, même d'économie domestique, se mêle à la fièvre secrète — Tente ta Chance, sors de ton Trou — qui fait germer les idées, c'est que cette fièvre (la frustration à l’état pur, regardée en face) ­— crée — n'existe — plus de — pasvibrations, pulsations, ondes, vagues, perturbations, déferlement (mon Dieu c’est quoi cette odeur ? J’ai laissé cramer le putain de rôti !) Alors — perds quelques heures de sommeil — que cette femme fasse n'importe quoi, mais pas de littérature — et dis-toi que tu auras essayé ------ (Je ne DORS PAS de toute façon…) ------ Quand une œuvre a été faite sans aucun souci que celui de cette œuvre, qu'on la vende cher, très cher, qu'on ne se laisse pas voler par les intermédiaires, rien de plus normal et de plus naturel — mais la littérature considérée comme un moyen de divorce ?!?? ------ Et quelle misérable vie que celle d'une femme de lettres quand elle ne devient pas illustre du premier coup, comme Lolita Pille. J'en connais beaucoup. Je les ai vues poursuivre les éditeurs, les directeurs de journaux, les confrères. Femme, je préférerais tout à cette existence-là ------ (Je fais DÉJÀ n’importe quoi) ------ Cette jeune femme est certainement intelligente. Son esprit est souple — ici, tout est planifié — et prendrait peut-être assez vite une note spéciale, dont elle pourrait faire une note à succès. Mais dès qu'il s'agit de popote, de divorce, de mari — ici, ici, tout est gardé à l’intérieur tout un drame domestique dont on cherche le dénouement dans les dix centimes qu'on lui donnera par ligne dans les journaux — quand on les lui donnera — qu'elle fasse n'importe quoi, mais pas ça.
n'importe quoi
n'importe quoi
n'importe quoi

Quand on aime une chose, on ne demande pas si on doit la faire. On la fait, et alors, presque toujours on la fait bien.

mercredi 2 juillet 2008

NORD

Pourtant il est bon de vivre. Même lorsqu'on reçoit des coups. Il faut seulement avoir la possibilité de les rendre.

mardi 1 juillet 2008

SUD - Pluie

Il flotte comme en Normandie. Le ciel est gris et noir de façon à ne laisser subsister absolument aucun doute sur ce qui adviendra d’ici le soir. Les voisins - lui maigre, elle l’inverse, le corps qui essaie de s’enfuir par-dessus l’élastique qui retient le tissus à la taille et aux cuisses, énorme en short et T shirt siglés, les cheveux gras ramenés en un brouillon de queue de cheval, un regard de cocker - fument sur le balcon en face de ma fenêtre. Depuis que les gars qui s’occupent de l’entretien de la rivière ont tranché net le tronc de l’énorme figuier qui nous servait de rideau aux uns et aux autres on peut se mater à loisir. Parfois la petite - elle ne doit pas avoir 2 ans - déboule comme un petit bolide manga dans les grosses jambes de sa mère mais elle est stoppée net par la grille du micro balcon. On dirait un petit animal en cage. Ils semblent sortis tout droit d’un de ces terrains vagues où les parents des loosers vivent dans des mobiles homes. A Detroit par exemple. Oui à Detroit. A chaque fois que je les aperçois, je pense aux parents d’Iggy Pop.


J’aime bien ce temps. Peut être parce que c’est vraiment rare ici. J’ai l’impression de me rapprocher de toi.


J’écoute l’album de Miss Scarlett en boucle.

Hier c’était la fête des mères. Tom Waits revu par Tim Burton. Ça me fait marrer. En fait une fois que t’y es c’est un peu tous les jours ta fête. Les accès de schizophrénie sont ils des fêtes ? Je me regarde je suis je regarde la scène c’est pourtant moi qui joue. La fée clochette et le gars qui a écrit Diamond dogs. Est-ce que ma mère a ressenti ça aussi quand elle recevait son collier de nouilles quand elle m’obligeait à finir mon assiette à ranger ma chambre surtout le robinet dans la salle de bain et le gros son de Scream like a baby. Il avait commencé par oublier. A supporter ce quotidien et je me demande comment ça va finir et si ça va finir. J’aimerai avoir quelqu’un, un ami juste un à qui parler un peu. Mais comme je ne suis pas tout à fait assez cinglée, je ne peux pas encore m’en inventer un. Me tirer. Me tirer le yi king.


Revoilà la voisine avec des seaux. Elle a souvent des seaux à la main et en balance le contenu dans la rivière. Je me demande ce que c’est. On dirait de l’eau… Peut être ont-ils des fuites. Ou alors elle lave tout le temps par terre…


Mais dieu que cette maison est triste… Comme on ne dit rien, les enfants occupent tout l’espace sonore alors j’ai souvent mal à la tête. J’ai de plus en plus de mal à moi. Je m’ennuie, c’est terrible ce que je peux m’ennuyer. Rien que toi. Dans un projet d’écriture. C’est une voie possible pour sortir de ma lente dématérialisation. Et toi tu es très loin. Il faudrait que je me plonge. Je ne fais pas exprès, je décroche, je divague et soudain je me retrouve en face de quelqu’un qui vient de tourner la tête pour parler avec un autre.

Aujourd’hui je suis sensée commencer un vague programme de remise en forme. Rien que d’y penser j’ai envie de me barrer en courant. La discipline m’apportera quelques satisfactions et me gardera de tomber dans le trou. Hein ? Pas vrai ? S’y tenir. C’est tout sauf mièvre. Je suis obligée d’y aller petits bouts par petits bouts parce que ça me tord l’estomac. Le sujet de l’esclave consentante, l’image du bourreau. Sans visage. Choisi pour décrire ces scènes de tortures physiques et morales. Les rituels, le silence, l’abandon total.
Une sorte de carmélite privée à usage multiple.


MERDE.

EMD