samedi 14 mars 2009

NORD SUD - Poèmes squelettes et autres propos de Salon

--- y a-t-il une littérature officielle ou juste une façon officielle de traiter la littérature un chef d’œuvre fait une mauvaise quatrième de couverture un très mauvais livre aussi on s’en doute mais pas tellement plus :

(poèmes squelettes)

Franz le déménageur

Célèbre bas-fond fait penser
à et aux
mais aussi à
plein de
de
de
étonne par sa modernité
criminel fatalité crime
chant symphonie rumeur
hurlements sanglots et râles
délabrés
minables


Blanche et sèche

Type même
Complet construit
— Passionnante mais anecdotique
Fondamentaux
Libertés droit incommunicabilité
Solitaire grand
— Généreuse et courageuse
D'une traite en haletant

C'est déchirant
C'est qui dit et aujourd'hui
C'est là
Capital


FLUIDE 255

Nichons
Plage
Approcher
Angoisse

Faux
Peur
Fille

Faux
Beurre
Fille


--- jeudi dernier inauguration du salon du livre une fois n’est pas coutume le dernier mot revient à la presse gratuite c’est cela qu’il aurait fallu lire religieusement sur les stands amuse gueule direct soir sortez du quotidien la lecture doit être un moment de détente et pas une prise de tête donc j’aime bien les romans qui se laissent lire comme ceux de Marc Lévy ou Nicole de Buron que je lis actuellement sinon mon livre de référence c’est l’homme qui marchait dans sa tête l’année dernière je n’ai lu qu’un seul livre je suis plutôt adepte des magazines surtout ceux consacrés au sport et au cinéma il m’arrive d’en lire deux ou trois par mois en revanche même si je lis très peu de romans cela ne m’empêche pas de connaître les classiques comme Alphonse Daudet ou Guy de Maupassant comme tout le monde j’ai lu à l’école les grands classiques comme Molière aujourd’hui je lis des écritures comptables toute la journée alors le soir quand je rentre je n’ai pas envie de me plonger dans la lecture mais plutôt de regarder la télévision je lis environ trois livres par an surtout de la philosophie je n’ai pas beaucoup de temps à accorder à la lecture quand je rentre le soir je suis trop fatiguée pour lire avez-vous un lieu un endroit particulier où vous aimez lire l’Italie une façon très personnelle inattendue de relayer l’idée militante d’un devenir minoritaire de la littérature éditos Jacques Séguéla Jean-Marc Morandini ça veut tout dire nous direz vous blâmer le divertissement peut-être mais là permettez tout de même le débat n’est pas clos après tout bien qu’ayant traversé les âges aucun mutant anachronique n’aura jamais été assez con pour aller s’enfermer dans le désert SVP mimez les guillemets de Port-Royal ou ceindre un cilice la preuve on vient de faire à l’instant une concession majeure au mainstream en rétablissant les majuscules à tous les noms propres les correcteurs d’orthographe vous renvoient impitoyables à vos chers études avec leurs petits zigouigouis rouges dès qu’on sort des rails ça rend fou de les regarder je sais pas vous il appuie le canon de l’arme contre sa tempe désormais conscient qu’ILS se sont emparés de son esprit mais à la longue je me conforme ---

(PUBLICITÉ)

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- NORD SUD, simili Best Of -
Le texte le plus baroque au sens littéral, avec de vrais anges au plafond : Le Jardin des délices.
+
Le quatre mains le plus récent : L’Automne à Beijing.
+
Au choix le post le plus glacial : Tomographie anachronique, ou le plus glaçant: Life is Soap.
+
Le pastiche le plus respectueux : Blonde.
+
Le meilleur titre : celui-ci.

Rien de tout cela n’est en librairie mais les auteurs, eux, y sont.
Bien fait pour eux.
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--- comment ça il est pas arrivé vous m’aviez dit vendredi c’est une rupture éditeur imprévisible ça ne devrait pas durer je ne peux pas être plus précise l’éditeur ne m’a pas donné de date de disponibilité tu avais raison Fred de prévenir qu’on finirait par ce conformer fatalement je dois rétablir aussi la ponctuation pour quand l’autre en face s’exclame s’interroge: alors je l’aurai quand ? je vous ai dit je n’ai pas de date j’ai votre numéro je vous fais signe dès qu’il arrive oui mais quand même vous me dites vendredi et moi je viens exprès et puis en fait vous l’avez pas quoi faut pas vous plaindre qu’on aille à Carrefour après, Frédéric n'est plus mort à ce stade mais Emma au sud est seule je suis désolée je n’ai pas assez pour vous rendre la monnaie sur cent euros ah ben démerdez-vous je ne peux pas la librairie est ouverte depuis trente minutes et les quatre clients avant vous m’avaient eux aussi que des gros billets non mais merde quand même c’est votre boulot d’avoir la monnaie faut pas vous plaindre si on va à Carrefour après vous m’avez appelée téléphoniquement je viens chercher mon livre vous me rappelez votre nom ? XXX, je n’ai aucune commande à ce nom je vais essayer avec une autre orthographe non rien quel est le titre du livre ah mais je me rappelle plus moi et vous êtes sûre d’avoir donné ce nom-là quand même je sais comment je m’appelle, certes, et tu constateras qu’en loucedé j’ai commencé à rétablir également les virgules on commence comme ça puis le lendemain c’est la peine de mort qu’on rétablit, ah mais attendez essayez avec YYY voilà je vous ai trouvée ah bé alors c’est pour ça c’est mon nom de jeune fille mais bon c’est mon nom quand même et à Carrefour on vous demande pas votre nom à la caisse hein au petit il lui faut le malade imaginaire c’est pour l’école on lui demande une édition particulière ah je crois pas ce qu’il faut surtout c’est le livre pas la pièce ah mais le malade imaginaire c’est une pièce ah bon vous avez pas le livre alors si regardez le voilà oh mais c’est quoi ce truc c’est écrit partout là ce sont des didascalies des indications de jeu si vous voulez eh bé c’est la pièce moi je veux le livre je vous dis bon allez on va à carrefour ils l’ont eux ---

En larmes à la pâtisserie, je commande une galette des rois. Je suis fatiguée des cons. La dame me sourit et sans rien dire m’offre une boîte de chocolat. Quand je l’ouvre, je peux lire « Servir c’est régner » inscrit au stylo sur le rabat en carton.


fm+emd.

Poèmes squelettes : © www.stase.org (notre QG historique).