samedi 19 février 2011

SUD - Le Vide 1 - Empêchement : Sylvia sweet part of sublime.

A l’heure du petit-déjeuner inhabituellement volubile, elle lui parle de ces femmes artistes écartelées entre la chose qui intime d’être construite et la course aux moyens de survie qui a la boulimie du temps. Et les enfants et la maison.

Une femme veut être quelqu’un mais on lui demande d’être quelqu’un d’autre. Si elle n’accomplit pas son destin, doit-elle se trahir pour autant ?
Inquiètes de mal faire, elles en retirent une double culpabilité. Un truc qui ronge. Y être à moitié, n’y être pas vraiment. Un sentiment de duplicité. Elles se doublent elles-même, clouées sur le bois dur de l’impossibilité à tuer l’ange du foyer.

Tout n’est plus qu’attente. Un temps fou perdu à se persuader que tout ça n’est pas que velléités. Que tout ça n’est pas cette naïve histoire de petite fille qu’elles se sont si souvent racontée, assises au centre d’après-midi aux minutes dilatées que déroulait l’océan.



Sylvia Plath et Diane Arbus ont toutes les deux fini par allumer le gaz.
Il dit pose ce putain de briquet, je me charge de faire les courses.
Elle sourit à ses chaussures.
Dehors les feuillages frémissent comme un baiser de salaud.

Mais une fois assise à son bureau elle feuillette ses notes et les trouve toutes ineptes. Nulles.
On a toujours mieux à faire que d’être assise face à soi suspendue dans le vide. Je suis le sentiment dans la chair. Pas l’intelligence dans la chair. Je suis simple et il ne faut pas me penser. Je suis si polie. Et tout soudain me semble si vain.
Alors elle se demande où est-ce que j’ai bien pu laisser l’aspirateur.



Photo Copyright Diane Arbus.

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